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blackship, le bateau qui prend l'eau.

13 octobre 2015

Ca va péter.

 

Monsieur le Premier Ministre,

 

J’ai 40 ans, je suis assistant de service social. J’exerce ce métier depuis 18 ans, au sein d’une collectivité locale, dans une ville moyenne comme tant d’autres touchées par la crise. Je fais mon travail avec passion, je ne suis pas encore usé par ma fonction.

Monsieur le premier ministre, vous ne réalisez pas. Je pense que, perdu dans vos campagnes électorales, dans vos sondages déshumanisés, entourés de gens riches et bien pensants dans vos hautes sphères, vous ne voyez pas la colère qui monte. Je pense que comme beaucoup, vous la devinez sous le filtre des médias dont vous tirez les ficelles, vous en apercevez des bribes, mise sur le compte de la folie, de la délinquance, pourquoi pas d’influences extérieures a notre beau pays de paix.

La colère monte. J’ai eu peur fut un temps. Vous savez, le travailleur social en première ligne, celui qui reçoit en face de lui les gens dans le désarroi parfois total. Vous êtes vous déjà assis 5 minutes en face de quelqu’un qui avait faim, qui avait surmonté son orgueil pour demander à manger à un fonctionnaire ou à un bénévole associatif ? Je ne parle même pas d’un crédit, d’une promotion, d’un jour de congé… Je parle de pouvoir manger, quand on n’a rien dans le ventre depuis plusieurs jours.

Je vous fais le serment, Monsieur le Premier Ministre, qu’on voit la colère monter dans leurs yeux. On voit l’incompréhension, la rage, l’envie de casser pour exister. De plus en plus. Et oui, j’en ai eu peur un temps. Avec des recours possibles en baisse, quand il faut compter davantage sur l’écoute que sur des solutions concrètes  faute de moyens. J’ai eu peur de me faire agresser et c’est déjà arrivé, moi l’interface avec ce système qui rend malade. J’ai eu le temps d’y réfléchir, car on en sort jamais indemne.

Cette semaine, la façon dont sont traités les pseudos agresseurs d’Air France dépasse tout entendement. De retour au travail, je dois me rendre à l’évidence. Tout travailleur social que je suis, tout fonctionnaire « exemplaire » que je me dois d’être, si un jour une foule force la porte pour bruler mon administration pour ce qu’elle représente, je serais avec eux. Si je prends des coups, je saurais pourquoi. Je ne suis pas responsable, mais je saurais qu’au nom de ce que je représente, il y aura une raison. L’état, le pouvoir, le patronat, l’argent. Toutes ces hautes instances qui se moquent éperdument de la misère d’en bas, qui pense la contrôler.

J’ai presque envie de vous dire, Monsieur Le premier Ministre, que j’attends qu’une foule pousse la porte de mon administration pour défoncer mon bureau, me casser la gueule. Ce sera le signe que quelque chose se passe. Que cette colère qui gronde depuis 20 ans depuis les cités HLM a germé, et entraine enfin l’action. Qu’elle détruira sur son sillage les gardes fous dont je fais partie pour aller au cœur du changement.

Vous avez déjà vu un travailleur social qui attend que ça pète dans son bureau ? C’est triste, non ? Je vous le dis, la colère gronde, et vous n’entendez rien.

 

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29 janvier 2014

Plus grand, plus loin.

Une belle relation ne peut s'épanouir que dans la confiance, si celle-ci fait la promesse sincère de s'installer dans le temps. A t'on jamais entrepris une longue marche sereine en doutant de la solidité de sa canne? Avec cet espoir, cette promesse, si illusoire soit elle réellement, tout parait possible, et rien n'est trop grand. S'abandonner a croire que la vie ne se joue au temps présent est un manque de confiance, qui bride les ambitions et fais tendre le dos pour l'avenir. Nous sommes tous en marche vers notre destin. Lui confier seul notre destinée, penser que nous ne contrôlons rien, nous laisse a la merci d'un imprévisible sur lequel nous pourrions, avec la confiance, avoir un impact.

Faire ce chemin à deux, dans la sérénité, se nourrir de rêves plus grands que ceux qu'on aurait imaginé seul, voilà qui donne son sens au couple, voire même a la famille ou à l'amitié.

Il arrive parfois de douter, de sentir le sol s'ameublir sous nos pieds, voir même d'y trouver une faille béante... Mais il faut alors resister à l'envie de se mettre des oeillères pour ne croire qu'en l'immédiat. Parce que ce qui justifie la petitesse de nos vies présentes, c'est la grandeur démesurée de nos ambitions futures. Les échecs peuvent alors n'être que de simples réajustements, faisant de nous des apprentis et non des victimes passives.

A ceux qui comme moi, se sont vus dupés par le destin, et se sont promis de ne plus faire de projets irréalistes;
A ceux qui comme moi, peuvent le lendemain se dire que tout est possible, et que la vie est une courbe à dresser, non une série d'évenements subits.

La confiance coute du temps, mais vaut souvent le coût d'attendre.

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29 janvier 2014

Qualifiés.

On est qualifiééééééés !!!!!!!!

Pour la coupe du Monde. Yeah. Nos joueurs français ont justifiés pour la première fois les salaires mirobolants qui leur sont versés, et pour quoi? Ok:
1/ de l'entertainment. Les médias possédant les droits de diffusion vont a nouveau courir le risque parce que oui, comme d'habitude y'aura du monde devant la téloche, a se goinfrer de chips en donnant des conseils aux joueurs, en insultant l'arbitre et en fustigeant l'entraineur. Perso j'y connais rien, mais je pense quand même qu'à leur place, je ferais pas pareil, je courrerais plus vite, je ferais la passe avant, je serais mieux démarqué. Et ce temps passé a vivre ces grands moments de sport, a enmagasiner des remarques pour alimenter les échanges au bureau le lendemain, c'est du temps de cerveau disponible comblé. Va falloir une actu sérieuse pour prendre le dessus, il peut repasser le Tsunami, le texte de loi sur le gel des prestations, ou le tireur fou de libé. Faut être clair, c'est tellement jouissif de voir 23 millionnaires en short courir, s'insulter et chercher la faute... Les spectateurs ont le coeur gonflé de bonheur, oublient leur quotidien de merde, ce marasme politique auquel ils ne comprennent plus rien. Ils consomment des pizzas, de la bières, et du merch. Bon français, brave bête.

2/ la grande cohésion patriotique, celle après laquelle courrent vainement nos dirigeants politiques. Tous unis dans un même élan contre le reste du monde sous une même banière tricolore, à encourager un avant centre d'origine africaine qui n'a rien a voir avec ces vauriens de bronzés qui pillent le pays. Quand il joue bien, entendons nous. Etre l'élu d'une france qui gagne, ou même le beau-frère d'un mec qui a grandis dans la cité d'un des joueurs de l'équipe qui gagne, c'est quand même la taupe classe. Une france qui regarde dans la même direction, oui: celle du téléviseur. A aucun moment le foot n'a participé a faire des nations des foules plus tolérantes, exhacerbant même parfois la haine envers le pays voisin, celui qui triche, qui simule, qui frappe, ou qui a payé l'arbitre...

Cette image lisse d'un monde aux couleurs chatoyantes, devant des stades de gens debout pour l'aclamer... C'est si beau de voir le pognon réunir les frères enemis, on en oublierait presque la guerre, les cartes politiques, l'exploitation moderne... Faire croire aux gens pendant 90 minutes (2H30 avec la pub) qu'il sont a l'image de leurs joueurs, que les haches de guerre sont enterrés, j'aimerais pouvoir valider l'idée.

Ca fonctionnerait peut être si on savait aussi digérer la défaite.

 

foot

bim bam dans ta gueule !

5 janvier 2012

Racolage télévisuel

Pubs, clip, reportages, jeux télévisés. On le sait hin. Tu places un truc un peu suggestif en intro, et tu tiens le chaland jusqu'à l'injection: le reportage exclusif sur la prostitution bénévole dans les clubs d'ex-URSS, l'interview exclusive d'une nymphomane qui s'assume, la partouzemania qui gagne les jeunes des familles puritaines de new-york... Non, lui de moi l'idée d'être choqué. Si avec du sexy on vend aujourd'hui aussi bien un aspirateur, du café, un rasoir ou un canapé (pouffe blonde non fournie), en arrosant au passage les complexes des femmes de 7 à 77 ans, c'est quand même pas dégueux. Direct dans le cerveau primaire, 'fin dans la boite cranienne du télé(guidé)spectateur.

je voulais dire quoi moi? Ah oui. Ce midi sur France 3, au journal télévisé national, reportage pernautstyle sur la solitude des français. en hausse. Et dans le pitch, en début de journal, une belle illustration en fond qui donne envie d'en savoir plus:

JTF3

Bin j'ai attendu. Et crois moi ou pas, on a jamais revu le porte jarretelle éplucher des orange auprès de son mini sapin de noël. Des personnes seules comme toi et moi, des vieux ordinaires dans leur ringard, france 3 quoi. Le journal télévisé fait de l'emballage, lui aussi. La petite lueur dans l'oeil du type seul, qui s'est dit "tiens, y'a aussi des gonzesses pareilles qui souffre du même mal que moi, rhooo la salope". Oublie, c'était juste pour que tu restes devant ta télé de merde touuuut le journal. Seul comme un con. Bonne année quand même. 

12 avril 2011

tapis dans l'ombre

Ca fait un sacré moment que je ne suis pas revenu par ici ! Ca doit être l'effet facebook, on s'expose bien assez. Parfois même on s'y laisse aller un peu trop. D'abord soi-même, une photo pour illustrer le profil et donner le change quand on joue le curieux sur la page de ses potes. Puis c'est les potes, pour montrer qu'on a des amis et rendre son espace un peu moins personnel. Ensuite les vacances, histoire de se la péter un peu; les enfants parce que c'est les plus beaux, son couple dans les moments ou il sent le bonheur! On invite les amis des amis, en espérant un peu en faire les siens mais aussi pour voir un peu ce qui se passe quand on a le dos tourné. Ensuite on commence a déballer progressivement ses états d'âmes politiques, puis sur son entourage, enfin sur son couple, sur soi-même. C'est le début de la fin, on règle ses comptes par murs interposés, tout le monde y va de son petit "like", commentaires candides ou amusés, sans trop savoir l'origine et les enjeux du débats. Ca tourne au tribunal populaire, on commence a faire le tri des gens qui ont voix au chapitre, on se dit que c'est peut être pas le lieu, mais en même temps c'est pas si simple de lacher le steak, d'autant qu'on a pas une vue d'ensemble sur la portée des répliques du camp d'en face.

J'étais pas si mal finalement ici, a me cogner des monologues de blogger anonyme. Je vais peut être repasser de temps en temps, On a beau dire, ça fait parfois du bien d'être perdu parmi vous.

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27 août 2010

L'art musico industriel

D’un coté :

Des artistes disposant de moyens de plus en plus abordables pour élaborer, jouer, enregistrer, diffuser et promouvoir leur musique. Bon point pour la diversité culturelle. Seul problème, internet se change encore une fois en déversoir du tout venant, et bienheureux celui qui arrivera a se démarquer du lot pour autre chose que provocation, démagogie ou cause de mort violente, ayant parvenu au buzz sur youtube ou faitesdemoiunestar.net.

Une industrie de la musique qui se mord les couilles de n’avoir pas saisis la balle du numérique au bond, laissant le format digital de piètre qualité aux vilains pirates. Car le CD est en train de crever la gueule ouverte, qu’on se le dise, il ne doit ses derniers soubresauts qu’au délai nécessaire au consommateur pour comprendre comment marche itune, et remplacer l’ensemble des lecteurs domestiques par des stations usb/ipod.

Bon, et l’art dans tout ça ? La première et la seconde catégorie ont bien peine a se croiser. La méthode old-school de recrutement des majors et des gros labels basée sur la rentabilité a cours terme ou la cession de licence juteuse tourne toujours autour des même critères : modelage savant du produit et de l’interprète, pré popularité garantissant des ventes, et parfois la prise de risque mais qui n’en ai pas vraiment une, quand une sortie d’album est pré amortie par des subventions diverses et garantie par la part misérable reversée à l’artiste. Sur ce point, rien n’a changé, si ce n’est les incertitudes de réussite. Ceux qui avaient le bras long jadis recomptent leurs doigts chaque fois qu’ils retirent la main du trou du commerce. Dans un second temps, la mort programmée des radios musicales hertziennes qui a renfort de rabachage généralistes ne séduisent plus que la clientèle de H&M. Une fois de plus, le consommateur aura mis le temps a comprendre qu’il pouvait faire lui-même son programme, avec un simple accès internet…

En bref, d’un coté foison de créativité et de production, de l’autre un réseau de diffusion de plus en plus sélectifs avec des boites qui mettent un à un la clé sous la porte faute d’avoir fait les bons choix au bons moments… Que faire ? se réjouir que chacun puisse exposer sa fenêtre au grand jour, et de la mort lente d’une industrie responsable de la soupe MTV/funradio ? Pleurer l’époque où l’artiste pouvait compter également sur les ventes de CD pour consacrer du temps à la création ? De toute façon c’est ainsi, il va juste falloir s’y retrouver dans le vaste souk d’internet qu’on soit artiste ou auditeur. 

On ne marche pas contre le progrés mais dans sa direction. Tachons de le faire prudemment, mais en musique !

4 septembre 2009

Dans la dignité

Parmi la multitude de liens que vous apercevez dans le menu de gauche, le site des Darwin Awards. Pour ceux qui l'ignorent, les Darwin Awards sont un prix décerné a ceux qui sont décédés ou presque dans des situations particulièrement abracadabrantes ou ridicules. Alors je sais, faut pas trop rigoler avec la mort mais franchement, y'en a quand même qui cherchent un peu la merde. Je vous cite un exemple:

Le lauréat pour 1997 s'appelle Larry Waters, de Los Angeles, un des rares à avoir survécu à son exploit.

Tout petit, il rêvait déjà de voler ; c'est pourquoi, une fois ses études terminées, il intégra l'armée de l'air, avec l'espoir de devenir pilote. Malheureusement, une vue déficiente l'en empêcha et il dut se contenter de regarder passer les avions depuis la cour derrière sa maison.

Un jour, il eut une idée de génie qui allait lui permettre de voler. Il se rendit au magasin le plus proche qui vendait du matériel provenant des surplus de l'armée et y acheta 45 ballons météorologiques, d'un diamètre dépassant un mètre, ainsi que quelques bouteilles d'hélium. De retour chez lui, il fixa les ballons au transat de son jardin, qu'il attacha au pare-chocs de son 4x4 avant de gonfler les ballons. Il se munit de quelques provisions, ainsi que de son pistolet à air comprimé, destiné à faire éclater un certain nombre de ballons pour lui permettre de redescendre sur terre le moment venu. Ensuite il s'installa dans son transat et s'attacha solidement, en pensant planer pendant quelques heures à une dizaine de mètres au-dessus de sa maison.
Les choses ne se passèrent pas comme il supposait. En coupant la corde qui l'attachait à sa voiture, au lieu de s'envoler en douceur comme prévu, il partit comme le boulet d'un canon jusqu'à 4000 mètres d'altitude. A cette hauteur-là, il n'osait plus faire éclater ne serait-ce qu'un ballon, de peur de se déséquilibrer et dut se résigner à planer pendant plus de 14 heures, mort de peur et de froid.

Ensuite les vrais ennuis commencèrent. Il atteignit les couloirs d'atterrissage de l'aéroport international de Los Angeles. Le premier à le repérer se trouva être le pilote d'un avion de United Airlines, qui signala à la tour de contrôle la présence d'un homme armé dans un transat. Le radar confirma qu'un objet planait effectivement à 4000 mètres au-dessus de l'aéroport. Le plan rouge était déclenché et un hélicoptère décolla à la tombée de la nuit. Malheureusement un vent de terre se leva et emporta Larry vers la mer, suivi de près par l'hélicoptère, qui ne réussit à le rattraper qu'au bout de plusieurs kilomètres. Une fois que l'équipage eut compris que Larry ne représentait aucun danger, ils essayèrent de se rapprocher mais échouèrent à cause des turbulences provoquées par les pales. Ils le remorquèrent donc jusqu'au rivage où Larry fut arrêté par la police de Los Angeles pour avoir violé l'espace aérien.

Pendant qu'on l'emmenait, les menottes aux poignets, un journaliste qui avait assisté au sauvetage, lui demanda pourquoi il avait fait cela. Sans s'émouvoir outre mesure, Larry lui répondit : "On ne peut pas rester comme ça les mains dans les poches toute la journée... "

4 septembre 2009

Le non contre un pourquoi

La société d'ultra consommation génère ses propres mutants, les réfractaires qui progressivement glisse vers l'intolérance totale. Non aux produits chinois, non à la viande, non à la musique commerciale, non aux supermarché, non à internet, non au téléphone portable, non à l'aspartam, aux antibiotiques, à l'état, à l'Europe, aux banques, non aux allocs, au patronariat, à la justice, aux Etats Unis, aux religions, au tabac, aux fast-food, aux 4x4, au nucléaire...

On a une bonne raison, au moins, de rejeter tout ça en bloc. C'est alors accepter de faire le grand écart entre des concessions évidentes qui nous permettent de rester citoyen du monde, et un idéal absolu qui ne sera jamais atteint. C'est une pente glissante vers l'auto-exclusion et la non-communication.

Se fixer un objectif, un programme, pour faire évoluer les choses, c'est déjà pas si mal... Essayer de faire pousser ses légumes, se donner une éthique en tant qu'artiste, respecter son patient en tant médecin au delà du Serment d'Hippocrate(1), ne pas laisser quelqu'un s'enliser quand on peut lui tendre la main... Il y a une sommes restreintes de choses a faire individuellement qui apporteront beaucoup plus a l'ensemble que de tout rejeter en bloc. Accepter le choix de l'autre, ne pas juger sans l'ensemble des données, tacher de comprendre les positionnements différents y compris quand ça semble illogique ou débectant. Privilégier le dialogue même quand c'est l'action qui s'avère la plus rapide.

On ne peut manier une lance qu'avec un bon appui au sol, des références communes, un terrain d'entente propice au dialogue. Parce que mener son combat seul contre le monde entier est égoïste et ne soulage que sa conscience, là ou poser le doigt sur l'unique problème qu'on maîtrise bien peut s'avérer constructif pour tous. Si chacun apporte sa compétence propre, tout s'emboîte et la société évolue, à l'image des sociétés primitives ou chacun avait un rôle précis a jouer. On apprend beaucoup plus des conseils d'un proche que de la rumeur générale.

Arrêtons d'avoir des idées arrêtées sur tout comme nous y incite les médias. Développons nos compétences et soyons convaincants autant que convaincus: il est possible, chacun à notre échelle, de renverser la vapeur.

(1) extrait : « […] Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité. Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j'y manque. »

   

paysan

28 août 2009

Perception

Le monde tourne autour de moi.

Quand je tourne la tête, mon corps se fait lâche, tandis l'univers entier pivote autour de ma boite crânienne.La zone panoramique de mon champ de vision oblige chaque objet a trouver sa place de façon précise, s'habille de textures et de couleurs, s'oblige à exister pour être vue jusqu'à la limite du point de résolution de mon oeil le plus fort.
Le sol fait parti de ce vaste environnement mouvant, pivotant, grouillant. S'il ne m'usait pas les reins à attirer mon corps de la sorte vers lui, je serais probablement en train de dériver dans l'espace, ou plutot l'espace de dériver autour de moi.

J'ai ma vision propre, mes couleurs sont uniques. De même, j'entend comme personne d'autre n'entend. Chaque son est signé de mon interprêtation, filtré par le moindre pore de ma peau, équalisé par mon cerveau.

Je ne peux pas être autrement qu'égoiste, le monde tourne autour de moi, se limite bien souvent à ce que je vois, et ne m'est appréhendable qu'au travers de mes propres codes. J'ai une vision depuis mes 178 cms, je n'ai aucun recul, je prend tout dans la gueule. D'où je suis, la terre n'est pas ronde et se limite à quelques rues, quelques individus, une bache bleuté en guise de ciel. Mon esprit me martèle qu'au delà rien ne se passe puisque rien n'est analysable par ma pauvre tête. Elle s'applique juste à traiter une petite trentaine de cartes postales par seconde. Point.

Ce soir encore, je regarderais le journal d'actualités. On va probablement déclencher une guerre chez moi, des coups de feu vont claquer en 5.1. Et je ne verrais qu'un écran plat LCD widescreen, son stereo nicam posé dans mon salon, dans l'axe d'une paire de pieds. La réalité virtuelle, c'est ma perception du monde.

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24 août 2009

plastique et vocalises

Une étude trés sérieuse menée par l'institut américain de recherche sur le développement contemporain des formes d'expressions musicales (AMCED) rapporte qu'un corrélation existe entre l'évolution des systèmes de réajustement de la voix et les progrés en terme de chirurgie esthétique.

En effet, d'après plus études comparatives menées sur différents panels de chanteuses dans les années 80/90/2000, il ressort que les prothèses mammaires ont marqués l'entrée sur la scène dite populaire d'une forme d'artiste pour qui il était nécessaire d'adjoindre un correcteur de hauteur de ton (aujourd'hui auto-tune) afin d'en préserver la crédibilité. le développement et la popularisation des opérations dites de "relooking" a engendré une explosion des vocations musicales, sans pour autant favoriser la quelconque mise en place d'un apprentissage de chant chez près de 87% des sujets médiatisés.

D'après ces mêmes études, on doit s'attendre d'ici 2020 à n'avoir plus que des "voiceless singers" (chanteuses sans voix) sur scène, avec une plastique cependant tellement avantageuse que ce détail devrait être rapidement oublié par le PUBLIC. Ce terme devrait d'ailleurs rapidement remplacé celui d'AUDITEUR, comme celui-ci a enterré le qualificatif de MELOMANE dés la fin des années 70.

La parfaite connaissance du marché de la production musicale qui crée elle même ses propres tendances depuis une dizaine d'année, affiche donc un paradoxe pour le moins surprenant: Elle n'a jamais proposé au consommateur un produit plus formaté à être écouté passivement qu'aujourd'hui (tubes mainstream étudiés pour séduire et mise à l'image séduisante), tout en subissant de plein fouet la crise du disque et la dévalorisation du travail artistique.

L'AMCED y voit directement une relation de cause a effet; Selon le professeur MANLOMEY, l'industrie du disque a elle même sciée la branche sur laquelle elle était assise: "Yeah,  you can't threat people as shit for so much years. You fuck'em, you get fucked, that's the way things goes..."

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